Le débat télévisé qui a réuni, avant-hier, huit aspirants au palais de Carthage (le 9ème n’a pas participé puisque se trouvant en prison) peut-il être considéré comme un événement historique dans le jeune parcours de la Tunisie pour l’accession au statut d’une nation démocratique, libre et ouverte sur la modernité et le progrès ?
La question est à poser avec tout le sérieux qu’elle impose au regard des attentes, des espérances et des espoirs que les Tunisiens nourrissaient, en attendant la diffusion du débat télévisé présenté par ses promoteurs (l’Initiative, Mounathara, l’Isie et la Haica sans oublier les médias auto-impliqués comme partenaires actifs de l’expérience) comme un précédent qui fera date dans l’histoire de la Tunisie et aussi dans la région arabe et africaine.
On attendait monts et merveilles de la première rencontre au sommet du premier groupe des aspirants au palais de Carthage (les deux autres groupes devaient livrer au public leurs prestations hier dimanche 8 septembre et aujourd’hui lundi 9 septembre) comme le promettaient les organisateurs de l’événement.
Les Tunisiens et les Tunisiennes croyaient vivre deux heures et demie de débats passionnants et passionnés entre des politiciens appartenant à des familles politiques et idéologiques diverses. Ils s’attendaient aussi à des échanges d’idées qui tranchent avec les querelles interminables et les polémiques stériles auxquelles les ont habitués, malheureusement, les plateaux TV et radio depuis la révolution.
On espérait vivement vivre une réelle soirée-débat comme les TV des pays démocratiques offrent à leurs spectateurs. Une soirée qui produira les éclaircissements qu’on exige sur les orientations des candidats ou qui permettra, du moins, aux électeurs de faire connaissance avec les candidats qui cherchent à gagner leur confiance.
Malheureusement, la production livrée et par les candidats et par les organisateurs du débat qui s’est révélé un véritable non-débat a été en deçà des attentes et a montré qu’entre les bonnes intentions ou les initiatives courageuses et la réalité des choses, il existe un grand mur de séparation qui semble encore infranchissable.
Samedi soir, les Tunisiens qui ont suivi les huit premiers candidats à la présidentielle réciter leurs réponses comme des enfants face à des examinateurs stricts et surtout sévères ont eu l’impression qu’il reste beaucoup à faire pour que l’on parvienne à l’organisation d’un débat télévisé où l’on sait poser les questions qu’il faut aux personnes qui sont censées pouvoir y répondre.